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PassionVoile
11 mai 2016

Transat Bakerly : Plymouth – New-York Thomas Coville, fidèle deuxième

 

Transat Bakerly – Plymouth – New-York

 

Thomas Coville, fidèle deuxième

 

Comme lors de la dernière Transat Jacques Vabre, Thomas Coville a terminé derrière François Gabart dans la catégorie Ultime, 9h 37mn 23s après le vainqueur.

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Le skipper de Sodebo a coupé la ligne d’arrivée ce mercredi 11 mai à 10h 2mn et 2s (heure française) dans la nuit noire à New York. Les dernières heures de course, disputées dans des petits airs capricieux et poussifs, ont fait traîner le final en longueur après une traversée pourtant menée au pas de charge à bord de son trimaran géant. Thomas Coville, qui a vu l’écart se creuser lors des trois derniers jours, boucle le parcours après 8 jours 18h 32min 2s.

Sodebo en hyper vitesse

Toujours dans le coup aux avant-postes, Thomas Coville a maintenu un rythme effréné, comme en témoigne une journée à 673 milles. Le 05 mai, le skipper de Sodebo frôle de peu, et malgré lui, le record de vitesse pure sur 24 heures en solitaire de 682 milles. Les écarts entre les deux bateaux restent très serrés, au point que, le matin du 6 mai, seul 1 mille par rapport au but sépare les deux maxi-multicoques . Si les deux skippers solitaires sont joueurs, ils sont tous les deux aussi coriaces et pugnaces.

4 656 milles à 22,11 nœuds de moyenne

Tout comme le vainqueur de l’épreuve, le skipper de Sodebo a parcouru beaucoup plus de chemin que le parcours théorique de 3 050 milles entre Plymouth et New York. Il a lui aussi emprunté une route au Sud qui l’a emmené contourner l’anticyclone des Açores dans des vents majoritairement portants. Il a en réalité parcouru 4 656 milles à une vitesse moyenne de 22,11 nœuds au terme d’un duel qui restera dans les annales de la course au large.

Seul un petit décalage à l’heure d’entamer la remontée vers New York, associé à la météo incertaine et aléatoire en approche des côtes américaines, a fini par départager les duettistes de tête de cette transat express qui a marqué les esprits.

 

 

« On commence un nouveau challenge avec ces bateaux : le tour du monde en solitaire, c’est neuf fois cette distance entre Plymouth et New-York ! Et le meilleur temps, c’est 57 jours… »

« On a rêvé de bagarre comme celle-là en multicoque, et bien ça y est ! Il a fallu oser et félicitations au Collectif Ultime qui a su prendre les bonnes décisions, et aujourd’hui cela prend vie. Des batailles au contact avec des bateaux de trente mètres, qui réduisent les distances avec un temps de course d’une semaine pour traverser l’Atlantique en solitaire, cela donne des ailes pour une course autour du monde en solo… Une nouvelle histoire s’écrit.

Et de l’intérieur, c’est exceptionnel à vivre, un plaisir immense de se bagarrer face à des athlètes comme François. Et je félicite ce grand vainqueur, ce très grand vainqueur qui nous avait déjà battu lors de la Transat Jacques Vabre en double. Sur un schéma météo qui n’était pas celui que nous attendions et qui ressemblait à la Transat Jacques Vabre, François (Gabart) a réédité : il a su avoir la maîtrise tout de suite en solitaire…

Je suis évidemment déçu parce que j’avais envie de gagner, mais je ne suis pas déçu de la bagarre, de ce que j’ai mis comme énergie et comme accomplissement dans ce que j’ai fait. Je ne suis pas déçu de la trajectoire que nous avons suivie avec Jean-Luc Nélias et Sam Davies (routeurs à terre). Je peux juste regretter que Sodebo soit un bateau un peu plus lourd, un peu plus puissant que Macif : The Transat bakerly était sensée être une course de près, contre les vents dominants ! Et cette année, il a fallu faire une route Sud…

François est dans le bon timing : lui et son équipe ont une bonne projection de ce que va être leur objectif à deux, trois, quatre ans. Il faut tout de même imaginer, concevoir, réaliser et mettre au point des engins de trente mètres ! François est très bien entouré, mais moi aussi chez Sodebo ! Le bateau est arrivé à New-York en parfait état et ça, c’est le team qui a réalisé cette superbe préparation. L’aspect technologique est essentiel parce que ce type de programme n’aurait pas été envisageable il y a seulement quatre ans.

On n’a pas beaucoup dormi : ce ne sont pas des bateaux reposants ! Mais je ne suis pas fracassé et je suis assez content de mon état physique à l’arrivée. Ce qui ne veut pas dire que je ne me suis pas donné… Notre trajectoire a imposé plus de manœuvres que sur Macif et Jean-Luc (Nélias) est très exigeant : il m’a poussé dans mes derniers retranchements physiques et j’adore ça !

C’était assez atypique dès le départ et l’image qui me revient, c’est le passage du cap Finisterre à l’intérieur du DST : il y avait 35 nœuds de vent avec une grosse mer et il a fallu empanner… Macif avait déjà douze milles d’avance à Ouessant et il fallait bien tenter un coup pour le rattraper ! Et on a recollé. Mais quelles images, c’était irréel !

Au départ de Plymouth, on ne connaissait pas ce qui allait arriver sur la fin de parcours et c’est ça qui est intéressant sur cette transat anglaise. New-York est une zone de cyclogenèse et on peut avoir du petit temps comme cela nous est arrivé ou de la baston terrible comme cela pourrait arriver à Loïck Peyron… Ce n’est pas la même chose avec une Route du Rhum ou une Transat Jacques Vabre où on sait quasiment au départ comment on va finir de l’autre côté, dès le coup de canon.

Ce qui a manqué à Sodebo, c’est la réactivité dans les phases de transition, la vitesse dans les petits airs et les vents medium sur mer plate. En dessous de 15 nœuds, la masse de Sodebo est supérieure de près de deux tonnes ! Mais dans la brise, c’est équilibré voire à mon avantage quand il y a de la mer formée. Ce n’étaient pas mes conditions pour The Transat bakerly ! »

 

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